ARTICLE NR DU 20.12.11
Indre
environnement
Il est parfois plus aisé de briller par son absence que par sa présence. Hier soir, lors d'une première réunion d'information et de mobilisation initiée par le Collectif citoyen pour des alternatives au nucléaire (CCAN), l'assistance ne comptait ainsi ni militaire, ni représentant de la commune de Neuvy-Pailloux. Sans contradicteurs, difficile de préciser l'impact potentiel du projet. Les citoyens présents ne doutent pourtant pas de ses colossales répercussions négatives.
'' Qui voudra acheter une maison ici ? ''
« Nous étions presque certains que les responsables du projet ne seraient pas là, a ainsi expliqué Dominique, habitant de Mers-sur-Indre, membre du CCAN. Tout le monde veut nous convaincre que les doses seront négligeables. Or, rien n'est négligeable en matière de radioactivité. Il y a quelques années, un premier projet avait été abandonné en raison du sous-sol, avec une nappe phréatique qui est entre 3 et 5 m de profondeur. A ma connaissance, la nappe n'a pas changé de place. »
Ce projet, s'il est mené à son terme, envisage le stockage, à partir de septembre 2013, de déchets « contenant des radionucléides », selon les termes employés par l'état-major de la base, dans un bâtiment de 1.800 m 3 , qui contiendra près de 1.000 m 3 de matières radioactives au terme des vingt-cinq qu'est censé durer cet entreposage. « Or, fait remarquer Jean-Pierre Minne, administrateur du réseau Sortir du nucléaire, on dépose les déchets en promettant qu'on reviendra les chercher. Sauf que ces déchets n'ont pas d'hébergement possible après. Et ces produits ont une radioactivité importante, avec du radium 226 et de l'uranium. »
« Ceux qui arriveront à se farcir le dossier d'enquête publique verront qu'il y aura plus de pollution qu'à côté d'une centrale nucléaire, complète Cédric, autre membre du CCAN. Et puis, une fois que le site est pollué, pourquoi enlèveraient-ils les déchets après ? Et qui voudra acheter une maison ici ? Plein d'habitants du secteur disent déjà que s'ils avaient su qu'un tel projet naîtrait ici, ils n'y seraient pas venus. Combien d'habitants, combien de maisons vides, combien de malades, combien d'agriculteurs bio qui arrêteront ? »
« Montierchaume a émis un avis '' réservé '', conclut Dominique. Il faut que les autres communes concernées émettent un avis négatif. Ça peut jouer de manière très importante. Il faut bien être conscient que rien n'est fait. Une enquête publique est obligatoire mais ne présage en rien de la suite du projet. » La mobilisation des indignés de Neuvy-Pailloux ne fait sans doute que débuter.